Cela aurait dû, cela devrait être...
Quand on regarde en arrière, on a tous des choix qu'on voudrait pouvoir changer, des mots qu'on voudrait ne pas avoir prononcé. Parfois cela entraine des regrets, des remords, et très souvent dans les moments où l'on va mal, cela vient nous torturer : "et si j'avais..."
Mon silence n'est pas dû à une overdose de fête, mais plutôt à ce genre de moment. Nous avons des projets qui tardent à se concrétiser et cela joue sur notre moral.
Pour ma part, je dois me décider pour mon métier. Dois-je continuer ? dois-je abandonner ? Tirer un trait définitif sur des années d'études, sur son unique projet professionnel, ce n'est pas mon souhait. Mais, parce qu'il y en a toujours un enfin moi j'en ai deux ! Le premier vient du concours qui a été modifié ce qui implique donc une nouvelle préparation donc une reprise d'étude ! Soit en présence à l'université, soit à distance via un organisme de formation. Je connais les deux choix, j'ai déjà été chez l'un et chez l'autre, ils sont tous les deux très bien. Le souci est que je ne sais absolument pas si j'aurai du boulot à la rentrée et reprendre à l'université engendrerait beaucoup de frais et me ferait passer beaucoup de temps loin de ma famille. L'organisme, lui coûte cher et demande une organisation personnelle qui me demandera aussi de jouer avec le temps que je consacrerai à ma famille. Je sais que faire car l'inconnu ici est de taille : un boulot ou pas... mon temps et mon argent dépendent de cette inconnue. Et je ne parle pas des éternels remarques qu'on pourrait me faire sur mon entêtement, sur l'impact que cela aura sur ma famille, sur mon couple... Ange, lui, ne dit qu'une chose : c'est à moi de choisir... Mais - le voilà le deuxième - il aimerait aussi changer de métier, il aimerait évoluer hors il demeure où il est parce qu'il a un cdi, parce que cela paye les factures, parce que c'est plus stable que mon statut de contractuel. Il commence à saturer, il me le dit quand on se dispute, il a pris ce métier pour tenir le temps que je sois titulaire, ni lui, ni moi ne pensions à l'époque que je devrais tout recommencer.
Je me sens bien dans mon métier, si difficile soit-il certains jours. Je m'épanouis et je ne conçois pas l'idée de renoncer pour un métier qui me priverait du style de vie que je souhaite avoir et de mon bienêtre simplement pour avoir un métier que je ne ramènerai pas chez moi, d'un métier que je pourrais obtenir en postulant et en ayant une formation interne. Je ne parle pas de l'alternance, à mon âge tout est fermé, je peux tenter la reconversion professionnelle, pour faire quoi ? Mystère... je ne veux pas faire autre chose !
Nous avons aussi un projet d'achat de maison, je vous laisse imaginer à quel point ma situation instable ne joue pas en notre faveur, nous avons des soucis de voiture mais impossible d'en changer car plus d'économies et c'est une période difficile pour en faire surtout que je suis instable... bref je culpabilise de m'être engagée sur cette voie, non en fait je culpabilise par rapport à Ange et Fée, je m'en veux des répercutions sur eux, car moi j'aime mon métier.
Je me suis enfoncée dans mon maleström, j'ai pleuré, j'ai craché sur ce monde, j'ai déprimé, je me suis centrée sur ma famille, mon loyer, mes animaux. J'ai remonté la pente, je sais que je vais faire un choix, que j'aurai des moments de doute, de crise, de "et si..."
Aujourd'hui, je reviens.